Arrrrrrrrrggggggghhh,
Désolé de me manifester aussi, tard, merci à tous pour vos bonnes paroles, je reviens de loin… Ceux qui m’avaient dit « tu verras, ce n’est rien » en me tapant sur l’épaule sont de fieffés menteurs ! Alors plutôt que de garder cela pour moi en me disant à chaque fois que je rencontrerai un quadra sur le déclin : « héhé il va s’en prendre plein la gueule », je préfère raconter mon expérience.
Non, non assurément c’est terrible de tourner le compteur, d’abord parce qu’après être demeuré en quarantaine durant une dizaine d’années, on n’a plus aucune condition physique mais encore parce que nobody is prépared à ce type d’événement, je m’explique : le 26 juillet à 10h15, un violent mal de tête me prend, 10h15 c’est l’heure de ma naissance… Et puis tout commence à tourner autour de moi, les gens se mettent à marcher au plafond, les voix me parviennent de plus en plus éloignées avec de l’écho jusqu’au moment ou je me retrouve face à une lumière éblouissante de laquelle une silhouette masculine commence à se détacher.
L’homme qui se rapproche vers moi semble vêtu comme St Exupéry. Arrivé à ma hauteur je lui découvre une barbichette grisonnante sous un casque bol. « Babychildinthecity », c’est ainsi qu’il semble se dénommer à la barrette patronymique qu’il porte sur le veston de cuir, me dit : « viens Meuh Vé, il y a un djeuns qui veut encore se fabriquer un truc, nous partons en mission pour dissiper le G.A.S. » Et là, de dessous son bras, il retire un avion rouge étincelant qu’il pose à nos pieds (ah oui j’oubliais, dans ce nouveau monde, tout est étincelant, pailleté…) en me disant « grimpe ».
Incrédule, je le vois mettre ses deux pieds dans le cockpit, à cet instant, l’avion ressemble plutôt à une paire de chauffeuse, « grouille toi soldat, monte » me dit-il en invectivant. Convaincu que rien ne se passerait et parce que j’ai le sens du service, mes pieds se font une place derrière les siens. A cet instant le pilote d’infortune fait un signe des deux mains, les deux index pointés vers l’avant dans un mouvement de balancier vers la droite comme le faisait si bien Elvis et au même moment, alors que je me dis intérieurement « waou, faudrait pas qu’on nous prenne en photo », l’avion subitement se met à décoller.
Nom de Zeus, nous voila dans les airs, virevoltant dans des figures toujours plus complexes. Le pilote, les mains sur les hanches ne semble rien piloter, je m’aventure à lui poser la question de ce mystère, il me répond dans un éclat de rire diabolique « c’est ma meuf qui est restée au sol qui a les commandes, mouahaha »
Alors que je commence à m’inquiéter un peu
, apparaît en bas le dessin d’une ville, l’avion semble nous y mener. Dans le dédale d’un boulevard, mon attention est attirée par un point éblouissant, nous approchant en rase motte, je découvre qu’il ne s’agit que du crâne reluisant d’un type. « Hey t’as vu me lance Babychildinthecity, c’est l’admin ! ». Les rues semblent désertes, suffisamment près désormais, je reconnais effectivement "l’Admin". Je lui fais un signe de la main en lui demandant ce qu’il fait là, « je marche seul, dans les rues qui se donnent, je marche seul » me répond-t-il d’un air enjoué. Je profite que l’avion soit très bas pour sauter et après quelques pas de course, je rejoins l’Admin qui me raconte qu’il retourne à Winterfeld pour rejoindre Kalisee qui lui a commandé l’organisation d’une fiesta… Le soleil tape dur et alors que nous l’avons en pleine face, je m’aperçois que nos ombres nous devancent alors qu’elles devraient être derrière nous ! Plus curieux encore, nos ombres ne reflètent pas nos individus, l’admin possède une ombre de girafe alors que la mienne ressemble à celle d’une tahitienne…
Au détour d’une rue dans un bruit de travaux publics, une nuée de chimpanzés sont à l’ouvrage, ils creusent vraisemblablement des réseaux de canalisations avec des, putain ouais, des pelles que je connais bien : ce sont des « 62 », ma guitare préférée!
C’est alors qu’un gorille qui semble diriger le groupe s’approche en me faisant un clin d’œil, « oh Meuh Vé, je suis en rupture de pelles, tu peux m’en livrer une dizaine cet aprèm ? ».
Entre temps, l’Admin dans un bruit assourdissant n’est plus qu’un point dans le ciel, il vient d’emprunter le « canon en commun », un mode de transport radical et économique… Je ne reste pas seul longtemps puisque derrière une vitrine j’aperçois un gars en blouse blanche qui devant une espèce de machine à tambours semble expérimenter quelque chose. L’enseigne du magasin affiche « JL Van Halead, métronomie et chant sur mesure ». Je pénètre curieux dans l’échoppe, de la fumée s’échappe de part et d’autres de ces fût transparents qui ne sont autre que des éléments de batterie aux dimensions disproportionnées. Le savant fou m’explique qu’il est le seul dans son domaine, il fournit les meilleures horloges de la planète équipées de mécaniques humaines, il est particulièrement fier de l’un de ses modèles, le « Jé batt ». C’est un fût dans lequel apparaît en son centre un individu dont la régularité à taper de ses mains sur les parois atteint la précision atomique… Dans une salle jouxtant les fûts, une rangée de sièges de barbiers, d’un style des années 50, accueille 5 individus dont les mâchoires sont béantes par l’effort d’écarteurs mécaniques. Au centre je crois reconnaître un djeuns du fofo, les amygdales par terre. « Celui-ci est presque prêt, bientôt il pourra gazouiller comme un pinson dans mon jardin » me lance JL Van Halead…
Je m’éclipse sur la pointe des pieds, dehors, à deux pas de là, de la mousse blanche commence à me grimper jusqu’aux genoux, le flot semble venir d’une terrasse de café. Derrière une bouteille de près de 2 mètres de haut, je découvre tout de blanc vêtu le grand Zirop, il porte un masque noir de Zirop et sur son pantalon blanc, un short noir moule couilles se dégage. « Holà gringo me lance-t-il, bien t’assoire abec moua oun instanto ». En fait d’être assis, le Zirop sirote la bouteille avec une paille conséquente, installé dans un divan sur lequel il semble faire la causette avec un psy auquel il tripote le lobe de l’oreille en marmonnant « sans aucun dioude, c’est sans aucun dioude »… Au même moment ou je termine de grimper le goulot de la bouteille et que je vois passer « Slowfoot2 » déguisé en tortue ninja qui me lance "hey brother", deux types en costards et lunettes noires avec un carolin blanc me retiennent par le bas du pantalon. Descendu à leurs pieds, je prends un morceau de paille et je commence à titiller le magnifique et gigantissime grain de beauté flanqué sur le nez du white men in black en balbutiant "mu, mu, muche". Agacé, l'autre, un black, beau comme un camionneur me sort un stylo argenté et FLASH !!!
Putain ça fout les fouettes la cinquantaine… Ceci est une pure fiction, toute ressemblance avec des personnages, blabla…